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samedi 4 décembre 2010

France/Algérie - Critique et images

Une absence irremplaçable 
                     Montpellier Danse juin 2007



"Pas de France sans Algérie. Le corps plastique façonné par Christine Jouve et Patrickandrédepuis1966 produit un effleurement de conscience obsédant.


Outre une très belle manière d'accoucher aux lendemains de la création de sa pièce, on trouve quelque chose d'excitant aux développements les plus récents du parcours artistique de Christine Jouve. On la pensait quelque peu figée - ô magnifiquement - dans les ciselures de son écriture gestuelle. Mais on la découvre performeuse dans l'abracadabrante pièce à poils de Catherine Contour ; et à présent s'adonnant à la conception de France-Algérie, forme scénique inclassable, aux côtés du plasticien patrickandrédepuis1966. (...)
Dans l'impossibilité de produire une analyse globale des ces unités d'action, encore moins une description systématique exhaustive, on passera par l'exemple. Exemple donc : Pactrickandrédepuis1966 se saisit du bouquet de roses. Il vient s'asseoir au sol, en front de scène. Des branches fleuries, il arrache une épine. Il s'en sert pour inciser la peau de l'un de ses pieds (du sang coule), et finalement l'enfouir dans ses chairs. Il réédite cette scarification, conduite sans éclat ni sursaut ni tapage, dans la tonalité d'une évidence du marquage, de la stigmatisation, de l'enfouissement douloureux des signes. France. Algérie. Dans ce cas, une résonance sémiotique peut se percevoir assez explicitement. De même quand un french kiss opère au travers de la toile de l'étendard national. En revanche, tout se suspend quand l'interprète féminine s'enroule magnifiquement des drapés plastiques traînant au sol, par un simple tournoiement sur ses pieds, pour abandonner ces matières, métamorphosées en un champ de sculptures aléatoires et tassées.
Les deux artistes œuvrent rarement au contact, ménagent toujours entre eux l'espace et le temps de l'observation. (...)

France. Algérie. Il n'est pas une seconde où quiconque ne se vive habité de la conscience de cette présence sue de l'altérité, tissée de mémoire partagée. Conscience en grande part énigmatique, voire fantasmatiquement inquiétante. Mais on ne pourrait se concevoir sans qu'elle existe, obsédante et constitutive. Nécessaire. France-Algérie agence ce territoire de l'indéfini, le traverse comme un effleurement, et le ramène à la production relancée des possibles. Le sens de l'ellipse y trouve une puissance tangente."

Gérard MAYEN - mouvement" 






Lors d'une première présentation du travail au studio Yano, François Largarde avait réalisé un certain nombre de clichés dont les images ci-dessus. Nous tenons ici à le remercier ainsi que le centre chorégraphique de Montpellier pour le prêt de ce studio. 

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